Comment les notifications push mettent-elles en danger votre cybersécurité au quotidien ?

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Les notifications push, largement utilisées pour informer les utilisateurs, soulèvent aussi des préoccupations croissantes en matière de cybersécurité. Elles peuvent être exploitées pour des pratiques nuisibles comme le phishing, la diffusion de logiciels indésirables ou la collecte discrète de données personnelles. Ce texte met en lumière ces risques et explore quelques méthodes pour renforcer la sécurité tout en conservant leur intérêt pour l’utilisateur.

Si les notifications push semblent être des outils pratiques pour rester informés, elles introduisent aussi des vulnérabilités pour les professionnels indépendants, les dirigeants de petites structures ou les passionnés de jeux vidéo. Selon certaines données récentes, le phishing représentait près de 21,2 % des menaces informatiques recensées en entreprise en 2023, surpassant les rançongiciels ou les appropriations de comptes. Les notifications push viennent s’ajouter à cet ensemble grandissant de moyens utilisés lors d’attaques informatiques.

Types de menaces liées aux notifications push

À l’origine pensées pour maintenir le lien entre utilisateurs et services, les notifications push sont parfois détournées par des individus malveillants. Ces éléments peuvent devenir de véritables vecteurs de menaces, exposant les utilisateurs à divers risques liés à leur sécurité en ligne.

Le hameçonnage par notifications fait partie des méthodes les plus souvent rencontrées. Des escrocs envoient des alertes imitant celles de banques ou d’autres services courants afin d’amener l’utilisateur à révéler ses identifiants en le dirigeant vers un site imité.

Le téléchargement de malwares depuis les notifications est aussi préoccupant. En donnant l’autorisation de recevoir ces notifications à un site malintentionné, l’utilisateur peut être exposé à des liens contenant des logiciels malveillants susceptibles de compromettre son appareil.

La technique de push-bombing repose sur l’envoi continu et intrusif d’alertes pour inciter à une validation irréfléchie, contournant parfois des sécurisations en place comme la double authentification.

Témoignage de Marc L., entrepreneur victime d’une attaque via notifications push :

« J’ai accepté les notifications d’un site qui paraissait sérieux pour la gestion de petites entreprises. Peu après, j’ai reçu une alerte soi-disant liée à la sécurité. En l’activant, j’ai été redirigé vers un faux portail où on m’a demandé mes identifiants. Cela a abouti à une tentative de virement bancaire. Heureusement, ma banque a bloqué l’opération. Depuis, je me montre bien plus prudent. »

Des escroqueries promotionnelles sont aussi observées, comme le Gift Card Scam où des alertes promettent des bons d’achat attractifs, entraînant l’utilisateur à naviguer à travers divers sites jusqu’au dernier conçu pour capturer ses informations personnelles.

Bonnes pratiques pour sécuriser les notifications push

Dans un contexte où ces éléments peuvent être mal utilisés, certaines mesures peuvent améliorer la gestion des notifications et limiter les failles potentielles.

Une méthode essentielle consiste à sélectionner soigneusement les autorisations. Il est judicieux de les accepter uniquement pour des plateformes fiables avec un besoin d’alerte avéré. Accéder à un site qui demande ces droits dès l’arrivée mérite une attention particulière.

Une authentification renforcée peut limiter les abus. Les éditeurs ayant à cœur la confidentialité peuvent intégrer des mécanismes de validation avant l’envoi de chaque notification sensible. Pour l’utilisateur, choisir des services proposant une double vérification est un bon réflexe.

La clarté sur l’utilisation des données est aussi importante. Les plateformes respectueuses expliquent les données collectées par ce biais et leur usage. Les services peu transparents doivent inspirer la méfiance.

Les mises à jour régulières jouent un rôle important dans la limitation des failles connues. Un système obsolète constitue une cible plus facile pour ceux exploitant des faiblesses dans les canaux de notifications.

Exemple de Securi-Tech, société ayant mis en place des notifications plus sûres :

Securi-Tech, entreprise éditrice de solutions pour petits professionnels, a développé un système d’alertes avec double vérification. Chaque notification importante est liée à un code visible uniquement sur l’application. Les destinataires sont formés à comparer le code avant toute action. Cette méthode a diminué de manière significative les tentatives de fraudes ciblant leurs clients.

Impact des notifications push sur l’expérience utilisateur

Part intégrante de notre tissu numérique, les notifications push ont modifié notre usage des outils numériques. Elles influencent fortement notre interaction avec la technologie, au-delà de la simple question de la sécurité informatique.

Des notifications adaptées et modérées sont celles qui répondent le mieux aux besoins des utilisateurs. Une alerte utile, bien formulée et envoyée dans un moment opportun est bien mieux accueillie qu’un flux constant de rappels peu personnalisés. Une fréquence excessive peut conduire à désactiver l’ensemble des alertes, même potentiellement utiles.

Les effets négatifs incluent le stress et la perte de concentration. Des études comportementales indiquent qu’une alerte interrompt durablement l’attention. Ceci est particulièrement pénalisant dans certains environnements professionnels ou pendant des sessions de jeu préenregistrées ou en direct, où cela peut détériorer l’expérience.

La tendance à la **fatigue numérique** se manifeste chez beaucoup d’utilisateurs qui coupent les notifications sans discrimination. Cette réaction nuit autant à celui qui aurait pu bénéficier d’informations utiles qu’aux services qui perdent un canal d’interaction utile.

Témoignage de Sophie M., streameuse professionnelle :

« Durant mes diffusions, les alertes fréquentes interféraient avec mon activité, devenant gênantes pour les spectateurs. J’ai d’abord tout désactivé, mais j’ai raté des messages importants de partenaires commerciaux. J’ai fini par choisir un filtrage sélectif et des horaires de consultation précis. Cela m’aide à rester concentrée tout en restant informée. »

Des développeurs tentent de mieux adapter le moment et le contenu des alertes grâce à des systèmes s’appuyant sur le comportement des utilisateurs. Ces solutions évaluent le contexte pour envoyer une notification seulement lorsqu’elle semble appropriée ou suffisamment importante.

Comparaison des types de notifications push

Le tableau ci-dessous présente une analyse des différents formats de notifications en tenant compte de leur sécurité et de leurs usages habituels :

Type de notificationNiveau de vigilance requisApproche de sécurisationUtilisation fréquenteRisques associés
Notifications push standard (navigateur)ÉlevéValidation de baseAnnonces, informations généralesLiens trompeurs, pistage non consenti
Notifications push d’applications mobilesMoyenFiltrage par marketplace, restrictions systèmeMessages, rappels, suiviUsage excessif des données, spam
Notifications push sécuriséesFaibleChiffrement, double vérificationBanques, connexion sécuriséeExploitation ciblée avancée
Notifications push silencieusesVariableFonctionnent en arrière-planMises à jour, synchronisationCollecte de données silencieuse

Ce récapitulatif met en évidence que le format standard via navigateur est le plus exposé, tandis que les systèmes intégrant différentes couches de sécurité comme le chiffrement et les vérifications d’identité sont mieux protégés. Les notifications silencieuses méritent attention en raison de leur invisibilité pour l’utilisateur et de leur utilisation possible à des fins de suivi non désiré.

Comment repérer une notification suspecte ?

L’expéditeur est souvent un bon indicateur. Une alerte sérieuse vient d’une source connue ou que vous avez autorisée. Soyez prudent avec les messages urgents ou mal rédigés. En cas de doute, ouvrez l’application directement au lieu d’utiliser le lien fourni.

Comment contrôler les autorisations d’alerte sur mon smartphone ou mon navigateur ?

Sur Android ou iOS, allez dans les paramètres des « notifications » ou de chaque application. Sur les navigateurs, cherchez les paramètres de confidentialité ou de permissions et vérifiez quels sites sont autorisés à vous envoyer des alertes. Supprimez celles que vous jugez inutiles.

Un antivirus est-il suffisant ?

Pas toujours. Les notifications utilisent des canaux « légitimes ». Même protégé, un utilisateur peut être tenté de cliquer sur un lien douteux. Il est donc important d’adopter de bonnes habitudes de vérification, au-delà des protections automatiques.

Quels sont les cadres juridiques encadrant ces alertes ?

En Europe, le Règlement Général sur la Protection des Données oblige à obtenir un consentement explicite. L’utilisateur doit savoir quelles données sont collectées. Des manquements exposent les entreprises à des amendes. D’autres régions appliquent des politiques variables, souvent en évolution.

Est-ce que les identifiants de notifications peuvent servir à suivre quelqu’un ?

Oui. Un identifiant unique est attribué à chaque appareil recevant ces alertes, et il est possible d’établir des liens entre les usages. Cela a déjà été observé dans certaines affaires juridiques. Il est donc pertinent de considérer ces données comme potentiellement sensibles.

Des applications réputées peuvent-elles aussi poser problème ?

Oui, notamment si elles sont piratées ou si elles utilisent les notifications pour collecter un excès d’informations. Il faut privilégier les applications provenant de sources identifiées et contrôler régulièrement les autorisations accordées.

Les notifications push sont devenues familières dans tous les contextes numériques. Si elles sont bien utilisées, elles peuvent rendre service, mais leur mésusage demeure une source d’exposition aux risques. Pour les indépendants et les petites structures, les atteintes pourraient affecter leur activité. Les créateurs de contenu, eux, peuvent y voir une menace pour leur réputation.

Une approche équilibrée, combinant prudence, gestion des autorisations et sensibilisation, permet de profiter de ces outils tout en limitant les risques. Mieux comprendre l’environnement technique dans lequel elles opèrent est une bonne manière de mieux se protéger dans un monde numérique de plus en plus complexe.

Sources de l’article

  • https://www.dpo-partage.fr/notifications-push-securite-des-apps/
  • https://www.cybermalveillance.gouv.fr/tous-nos-contenus/bonnes-pratiques/10-mesures-essentielles-assurer-securite-numerique
  • https://www.cybermalveillance.gouv.fr/medias/2019/02/kit_complet_de_sensibilisation.pdf

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Quelques mots sur les auteurs

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